Sébastien Nardot

Brasseur à Samatan

Ch’ti houblon

Cet authentique ch’ti, ancien salarié de l’industrie, est revenu à ses premières amours : brasser artisanalement de la bière. Depuis plus d’un an, il commercialise sa Samsberg.

S’il existe bien une chose dont Sébastien Nardot ne veut pas entendre parler, c’est bien de la mécanique. Surtout dans sa nouvelle profession. « Hors de question qu’une machine fasse de la bière ! » C’est dit, c’est gratuit et c’est signé pur ch’ti ! Même l’étiquetage de sa Samsberg – contraction de « Sébastien, Samatan et Bergues, la ville de mon enfance » – se fait à l’ancienne : avec du lait !

De mécanisation, il en a été pourtant question dans la vie de cet entrepreneur de 42 ans. Lui, le fils de gérants de supermarché qui s’est même essayé « à vendre des fringues », a bien failli continuer sa vie à l’usine. « Par hasard, je suis devenu laborantin photo durant huit ans. Mais on m’a diagnostiqué une allergie croisée aéroportée aux produits chimiques. J’ai alors suivi une formation en méthode industrielle. »

Souvenirs de jeunesse

Rêvant de l’île de Beauté, Sébastien atterrit finalement à Saint-Lys. « Ma femme ne voulait pas quitter le continent. Et puis, j’ai décroché un poste dans une PME à Toulouse. » Le couple achète ensuite à Lombez et… « Tous les matins, je passais devant ce local (son actuel site de production, ndlr) et ça me trottait dans la tête… »

La suite est limpide comme son breuvage : un ras-le-bol de l’entreprise et le désir fou de renouer avec ses souvenirs de jeunesse. « J’aime les bières belges. Alors, je prenais mon vélo pour faire les 20 minutes qui me séparaient de la Belgique où je m’approvisionnais. »

La reconversion allait de soi. Il se revendique autodidacte et « artisan » qui ne poursuit qu’un but : « Essayer de faire plaisir aux gens en privilégiant les petits détails ». Ces petits riens qui lui permettent aujourd’hui de proposer pas moins de six bières.

« Quand je vois le chemin parcouru en un an et demi, je me dis que je ne suis pas à côté de ce que j’avais prévu. » Même s’il prétend ne pas rechercher « la notoriété », il confesse ne pas encore vivre financièrement de sa passion. « Faire plaisir, cela me convient », répète à l’envie ce grand fan de Formule 1. La seule entorse à la mécanique qu’il s’autorise…

Son témoignage sonore sur son activité

CV Express

1974 : Naissance à Roubaix (59)

1992 : BAC professionnel vente à Boulogne-sur-Mer

2006 : BTS technicien méthode industrielle à Paris

2008 : Arrive à Saint-Lys

2011 : S’installe à Lombez

2015 : Ouverture de la brasserie Samsberg