Pellefigue

Du parvis réaménagé de l’église Saint-Antoine-du-désert, on mesure comme le cœur de Pellefigue est infime : cinq maisons, un château, une mairie et une imposante salle des fêtes. Difficile d’imaginer qu’ « autrefois », ce village de 1281 ha, perché à 300 mètres,  a compté « deux cafés, deux épiceries, une couturière, un forgeron et un charpentier », selon les dires du maire, Alain Sancerry. « Mais à proximité, nous avons un lotissement de cinq maisons. »

Pellefigue – regroupement de Viella, Auriabat  et Pellefigue en 1823 – compte 123 habitants. Cela peut paraître peu. Mais dans ce village du bout du bout du Savès, la vitalité de ses citoyens est bien réelle.

Des exemples ? Un foyer rural des plus dynamiques avec des joueurs de quilles dont la réputation dépasse les frontières de l’Occitanie. Un jeune éleveur de « cou nu » (85 000 poulets par an !), Romain Stigliani, qui a construit en 2017 une unité de méthanisation produisant de l’électricité à partir de la dégradation de la matière organique  – 100% issue des déchets agricoles – dans un milieu en anaérobie (absence d’oxygène).

Autre exemple, la salle polyvalente bâtie en 1986. « Hormis la pause de la charpente, tout le reste a été fait par les mains volontaires de la commune. » Depuis, sa surface a été doublée, portant sa capacité à plus de trois cents personnes ! « Cela pour répondre à la demande, car elle est très utilisée. J’estime qu’une salle des fêtes dans notre milieu rural, c’est le cœur de la commune. »

Souvenirs

À Pellefigue, l’attachement aux symboles est fort. À l’image du monument aux morts, construit en 2003. « Auparavant, les commémorations se faisaient dans l’église ou devant la mairie. Mais cela me tenait à cœur d’en construire un », précise le premier magistrat. Au final, il en a réalisé deux ! « À côté se trouve effectivement une stèle en hommage aux veuves et orphelins de guerre. »

Ce besoin d’entretenir la mémoire s’inscrit pleinement dans une volonté de mettre en valeur le bourg : entretien du petit patrimoine, aménagement des abords de l’église et « construction d’une nouvelle mairie ».

« C’est un endroit très chaleureux. Nous avons été accueillis à bras ouverts », assurent les sœurs Lucien, l’une éleveuse de colley à poil long, l’autre aide-soignante, arrivées en 2017. Sentiment partagé par Yves. Un pur pellefiguois multicartes – restaurateur, « bricoleur bio d’une petite parcelle de 7 ha »,musicien dans un orchestre et magnétiseur – revenu vivre dans la maison de ses parents.

L’homme aime vous conter ses souvenirs d’enfance : « Mes parents tenaient un petit débit de tabac avec la cabine téléphonique. Et j’ai fait mes premiers pas en musique dans le petit préau qui étaitsitué derrière l’ancienne école (fermée en 1965, ndlr). »

Pas de doute, on s’y sent bien à Pellefigue. Mais l’avenir ? Le maire se veut optimiste : « Avec nos terrains viabilisés, nous pouvons accueillir de nouvelles familles en recherche d’un cadre de vie calme. Et, avec l’échangeur de la N124 tourné vers la RD12, nous serons à moins de 45 minutes de Toulouse. »

Reportage sonore