L’énergie de demain fait débat

Saint-Lizier du Planté – Conseil communautaire du 5 février 2024

Panneaux photovoltaïques en toiture, en ombrière ou au sol, hydroélectricité, géothermie, méthanisation… Les élu(e)s du Savès ont échangé sur le devenir énergétique du territoire à l’occasion du point concernant les Zones d’accélération des énergies renouvelables (ZAEnR) définies par les communes[1].

Cette cartographie, tant sur le domaine foncier privé que public, ne préjuge en rien de la réalisation des différents projets envisagés ou pensés. Cette démarche purement technique offre cependant « un potentiel », explique le président Lefebvre, en permettant l’introduction de mécanismes financiers aux porteurs de projets. Et il faut passer à la vitesse supérieure[2] pour abandonner les énergies fossiles et faire face à l’accroissement de la demande électrique.

Mais voilà, « quand on est paysan on a du mal à comprendre que l’on va couvrir des zones arables par des panneaux »[3], se lamente Alain Laffiteau, le maire de Polastron. « Si ça rapporte plus que le blé… Il ne faudrait pas que l’écologie devienne un business », regrette Fabien Escalas, le maire de Laymont. À en croire Jacques Alfénore, le maire de Saint-Soulan, « les agriculteurs avec leurs panneaux sur toiture produisent deux fois plus d’énergie que la consommation de la commune ».

La maire de Saint-Lizier, Raymonde Dambielle n’en démord pas : « C’est dégradant ! Et on va recycler ça comment ? Car, un jour, cela sera obsolète. » Dans l’immédiat, c’est plus la question du financement qui interroge. « Si ces projets ne sont pas aidés, il faudra être courageux pour se lancer », fait remarquer Jacques Alfénore.

Tout en rappelant l’importance de l’indépendance énergétique, le président Lefebvre prévient : « Il faudra un mix-énergétique et apprendre à économiser. Le système a vécu, il faut changer de système. » Mais quoi d’autre après l’anthropocène ?

À suivre

[1] Conséquence directe de la loi du 10 mars 2023 pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables.

[2] En 2020, la France était le seul pays à ne pas avoir atteint le chiffre fixé en 2009 par l’Union européenne de 23% de part de renouvelables dans la production énergétique. Notre pays prévoit que d’ici 2030, 33% de son énergie sera d’origine renouvelable (19,1% actuellement), tandis que la commission européenne a fixé un objectif de 44% à tous les pays de l’Union.

[3] Allusion à deux projets de photovoltaïque au sol en projet à Puylausic sur 6,7 ha et à Monblanc sur 4,3 ha.