10 ans d’écriture en Savès

Lombez

Premières rencontres nationales des résidences d’auteurs, jeux, performances, etc. Vendredi 15 et samedi 16 septembre, la Maison des écritures de Lombez célèbrera ses 10 ans. Retour sur une décade de souvenirs et perspectives d’avenir en compagnie de son président, Paul Claudel.

CCSavès32 : La Maison a 10 ans, cela vous fait quoi ?
Paul Claudel : Ça fait drôle ! Je me souviens avoir été sollicité dès le départ de l’aventure. Avant sa création, la littérature et l’écrit étaient déjà présents à Lombez avec l’animation d’ateliers d’écriture par l’association du Prix du jeune écrivain de Muret. Par la suite, la Direction des affaires culturelles de Midi-Pyrénées (Drac) souhaitait voir se créer une résidence d’écrivains dans l’une des plus grandes régions de France. Elle a poussé en ce sens, et comme la commune avait besoin d’une médiathèque digne de ce nom… Très vite une association s’est constituée avec comme soutiens la ville, le Prix du jeune écrivain et le Ministère de la culture auxquels viendront s’associer le Conseil régional et le Pays Portes de Gascogne.

Quels souvenirs avez-vous des premiers pas ?
Le jour de l’inauguration, près de 250 personnes s’étaient déplacées ! Pascale Kramer et Christiane Baroche sont les premiers écrivains venus tester le confort de l’appartement.

Quelles sont les conditions requises pour intégrer la résidence ?
Dans un premier temps il faut avoir publié au moins un livre à compte d’éditeur et obtenir une bourse de résidence auprès du Centre national du livre. À ce premier type d’aide sont venus s’ajouter des aides plus spécifiques du Ministère et du Centre régional des lettres qui visent elles aussi à faire connaitre la création littéraire aux publics de lecteurs.

Et le choix des écrivains ?
Beaucoup par le bouche à oreille. Mais certains nous contactent spontanément. Nous privilégions ceux qui ont besoin de calme, de temps et d’une bourse. En contrepartie, ils doivent rencontrer le public. En dix ans, nous avons accueilli environ soixante auteurs pour une durée de séjour qui varie entre 15 jours et trois mois.

En quoi est-ce important une telle structure dans le Savès ?
C’est un challenge car ce type de structure existe plutôt en ville. Trois ans après notre création, nous nous sommes posés la question de notre rôle en milieu rural : que fait-on pour se développer dans un territoire où la lecture représente un vrai problème et où le lecteur vieillit et se renouvelle difficilement?

Justement, quelles solutions peut apporter la Maison des écritures ?
Aller vers les jeunes ! Qu’on arrête de dire que les jeunes ne veulent pas lire ! Renouer avec le plaisir de lire fait partie aussi de nos missions. Nous développons une politique de l’éducation à la lecture et aux arts en direction des jeunes du territoire, mais aussi en favorisant les rencontres entre les différentes disciplines artistiques.

Quelle est votre visibilité sur le territoire ?
La littérature est quelque chose d’assez peu visible et le discrédit jeté sur la lecture est réel : on a beaucoup de mal à visualiser ce que sont les auteurs. Il faut savoir qu’en France seulement 1% d’entre eux vivent de leurs revenus d’écrivains…

Qu’espérez-vous de cet anniversaire ?
Une reconnaissance et la validation d’un travail mené depuis dix ans. Que la population et ses représentants prennent toute la mesure du travail que nous effectuons pour la promotion de la lecture, de l’écriture et des arts en général.

Le programme complet de la journée du 16 septembre et les renseignements pratiques
Le détail des autres rendez-vous