Scot, ou la difficulté de penser collectivement l’avenir

Samatan & Savès

Réunion publique du Scot de Gasgogne

« Tout ça, c’est bien abstrait », souffle en aparté un lislois, venu assister ce lundi 4 octobre 2021, à Samatan, à la première des treize réunions publiques de Gers 2040, des territoires, un avenir, la deuxième campagne participative du Schéma de cohérence territoriale (Scot) de Gascogne. « Mais les enjeux sont si importants », poursuit-il ; comme un parfait résumé de cette soirée.

On a déjà dit, on a déjà beaucoup écrit sur ce trop fameux Scot que… le citoyen lambda s’y perd encore en conjectures. Quatre ans déjà que les élu(e)s gersois(e)s s’évertuent à l’élaborer ce schéma en co-construction avec la population afin de « retrouver un cadre maîtrisé », comme l’explique le président du syndicat, Hervé Lefebvre.

« Plus il sera partagé, plus sa mise en œuvre sera facilitée », poursuit l’intéressé. Mais ne touche-t-on pas là aux limites de la démocratie participative ? L’étalement de quantité d’enjeux sur la table devrait inciter chacun à s’en emparer, mais cela est bien loin d’être le cas. Parmi la cinquantaine de participants, d’aucuns aimeraient de la matière, du concret à l’image de l’architecte qui présente sa maquette avant construction…

Peut-on cependant jeter la pierre aux organisateurs ? N’appartient-il pas aussi aux individus de se saisir de leur avenir ? Et ce d’autant plus que la vaste panne d’un réseau social mondial ce lundi soir offrait la possibilité d’un authentique échange…

Pour vivre un développement harmonieux du Gers en 2040[1],« un changement de paradigme » s’impose, notamment sur le bâti. Exit le modèle du pavillon à tout prix des années 1970/80, source d’artificialisation des terres et de mitage urbain. Dans la salle, ça provoque des grincements. On en revient au « développement maîtrisé », rappelle l’élu de la Gascogne toulousaine, Gaëtan Longo, pour mieux souligner « le frein un peu contraint » sur les rêves de construction de certaines communes.

« L’État nous demande de ne plus partir du foncier, mais de partir de projet de territoire en termes de services, de soins et sur notre capacité à accueillir et à être attractif. Ce n’est pas simple, car le fil de l’eau nous conduira dans le mur. L’intérêt d’un Scot, c’est d’anticiper. Si on se trompe, on pourra toujours le corriger », précise le président Lefebvre. Sur le dossier de l’eau (à suivre), il vaut mieux ne pas commettre d’impair et balayer l’« abstrait ».

[1]D’après les scénarii retenus par le Scot – « sur la base d’une méthode d’estimation de l’Insee »– à l’horizon 2040, le Gers devrait absorber 34 000 nouveaux habitants, développer 10 000 nouveaux emplois et réduire de 60 % la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers.
Dans le Savès, la projection retient : 2300 nouveaux habitants, 1640 logements, 500 emplois et 139 ha de terre à urbaniser.

www.scotdegascogne.com 

En complément de ce rendez-vous, le Scot Gascogne organise trois ateliers (sur inscription) sur le thème « Comment changer d’approche de l’aménagement ? » :
Le 22 novembre, de 14 h à 17 h ; le 24 novembre, de 9 h à 12 h ; le 25 novembre, de 17 h à 20 h, au Syndicat mixte du Scot de Gascogne, 11, rue Marcel Luquet, à Auch.