CORONAVIRUS – Au cœur du service minimum d’accueil

Savès

Depuis le 16 mars, l’école primaire Yves Chaze de Samatan héberge le service minimum d’accueil pour les enfants de soignants. Plongée dans ce lieu confiné et sécurisé.

Une fois dans le hall de l’école Yves Chaze, la réalité se rappelle à nous. Il faut montrer patte blanche ; à savoir se laver les mains. Passé ce « sas de décontamination », et dans le respect des gestes barrières, Stéphane entreprend la petite visite guidée des lieux : salle de jeux – où un agent d’entretien s’active, espace sieste et salle de décontamination.
C’est au sein de ce dernier endroit que l’on prend vraiment conscience de la situation. Ici, tous les jouets manipulés par les enfants ont droit à leur bain désinfectant. On ne transige pas avec l’hygiène.
« C’est dur de s’adapter, reconnaît Stéphane, éducateur sportif de son état. Il faut mettre en place des automatismes dont une distanciation entre nous et l’enfant. » Probablement, le côté « le plus galère, selon Chyslaine, animatrice Alae[1], car on ne peut pas câliner l’enfant lorsqu’il pleure. »
Solidarité
Le temps des vacances scolaires n’a rien changé. Exit l’Alsh[1], le service minimum d’accueil se poursuit du lundi au vendredi avec deux équipes jour (7 h 30 – 12 h 45 et 12 h 45 – 19 h) et reçoit entre « un et cinq enfants quotidiennement», précise Stéphane Moneta, responsable du service école enfance jeunesse à la communauté. « Si des parents ont des contraintes nous pourrons étaler ces horaires de 6 h à 21 h. » D’ailleurs, une salle Alae a été équipée en ce sens d’un réfrigérateur et d’un micro-ondes pour une « éventuelle petite collation du soir préparée par la cantinière ». Coûte que coûte les personnels soignants avec des enfants en bas âge doivent compter sur la solidarité communautaire[3].
Dans cette configuration, on serait tenté de dire que l’enfant s’avère être roi. « Certes, on s’occupe plus de lui, mais l’animateur ne remplacera jamais le copain ou la copine », explique Chyslaine. « Nous respectons son rythme, son temps de sieste, et nous essayons le plus possible de jouer en extérieur », ajoute Hélène, plus habituée à son « boulot d’Atsem[4] » qu’à celui d’ « animatrice de garderie ».
Calme
En revanche, au réfectoire, ce sont les petits princes. Du moins, le jour de notre visite, pour celui perché sur sa chaise contemplant trois adultes. Là-aussi, le plan de table a été revu avec distances de sécurité. Dans l’assiette, une viande prédécoupée avec des « pommes de terre de Seysses-Savès » et un fruit épluché.
« Ce qui change vraiment ? Le port du masque et le fait de cuisiner plus rapidement », assure Nathalie, la cantinière qui ne se départit pas de sa bonne humeur : « Les casseroles sont trop grandes ! »
Repas terminé, Stéphane enfile ses gants jetables et s’apprête à aider le petit garçon à se laver les mains. Il désinfectera aussi l’évier et le robinet. « Ces règles strictes d’hygiène et ce calme, cela me rappelle l’époque où je travaillais en Ehpad », déclare Chyslaine. À ceci près que nous sommes dans une école et dans un monde en guerre contre un virus…

[1]Accueil de loisirs associés à l’école

[2]Accueil de loisirs sans hébergement

[3]Réservation obligatoire par mail auprès de [email protected]

[4]Agent territorial spécialisé des écoles maternelles