Sauveterre

Sauveterre, ville d’infirmières ? Le maire Michel Zamuner préfère en sourire. « Le village en a fourni sept et trois y habitent. » Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans ce village où l’on parle de « caisses à savon », tentative de meurtre, clocher déréglé ou encore bénédiction d’automobiles. Bienvenue à Sauveterre !

Commune de 1645 ha culminant à 311 m, traversée par la Save, la Gesse et l’Esquinson et peuplée de 248 âmes. « Plus 55 comptés à part », ajoute l’édile. Traduction : les élèves du Cothill house school, le collège privé britannique situé dans une bâtisse « moitié château, moitié chaumière », comme l’a décrit le poète Jules Bernard Marie de Rességuier, qui l’a construite à partir des pierres d’un château en ruine dont il avait hérité en 1803.

« Le bâtiment a été acheté en 1989 par un directeur d’école privée en Angleterre qui voulait un château dans le sud de la France pour faire venir les jeunes élèves anglais afin qu’ils apprennent la langue et la culture française en immersion totale », explique son directeur, Richard Bower.

Polissons

L’animation qui règne dans cette école contraste avec le calme du centre bourg. « Mais avec les jeunes, cela bouge de nouveau », souffle Ginette Darolles, la dernière patronne du café/épicerie qui a baissé rideau en 1999. Dans sa maison, autrefois boutique, elle vend encore tous les dimanches le quotidien régional. « Une dizaine d’exemplaires. Ce sont surtout les amis qui viennent boire le café, mais ce n’est pas pareil. »

Il suffit de jeter un œil sur tous les volets clos pour s’en convaincre. « Beaucoup de résidences secondaires », précise Michel Zamuner. « En journée, on ne voit personne et, la nuit, on voit des voitures partout. Cela m’attriste un peu, mais c’est l’évolution », commente l’ancien maire, Jean Magnoac, que la fermeture de la communale en 1990 a quelque peu chiffonné : « On l’a eu en travers… »

« La cour de récréation se situait en face de l’église et il ne fallait pas dépasser le coin de l’horloge car l’instituteur surveillait ! » Tellement sévère que des polissons avaient même monté un stratagème pour l’assassiner ![1]

Avec le temps, la jeunesse de Sauveterre s’est assagie. Elle n’en demeure pas moins dynamique, à l’image de Nicolas Limouzin, le président du comité des fêtes qui organise une course de caisses à savon au départ du promontoire Le Tupet – lieu de l’ancien château où une table d’orientation offre un magnifique panorama sur les Pyrénées.

Habitude

L’’agriculture prédomine encore – « une dizaine d’exploitations agricoles mais dans les dix ans à venir il n’y en aura plus que trois ou quatre car les agriculteurs vieillissent », dixit Michel Zamuner – et l’on trouve de nombreux artisans ou professions libérales et deux friperies.

Côté patrimoine, Sauveterre compte un oratoire dédié à la vierge à l’enfant, la chapelle Saint-Christophe où l’on bénit les voitures chaque 3ème dimanche d’août et l’église Saint-Amat avec ses fonts baptismaux en plomb du XIVème.

Un édifice religieux qui fait parler de lui… « La sonnerie de la cloche avance de huit minutes, mais on le laisse légèrement décalé car les gens y sont habitués. » Quant on vous disait que Sauveterre regorgeait de surprises…

[1] À découvrir dans notre reportage sonore sur notre site

Reportage sonore