Savignac-Mona

Lorsque l’on quitte la départementale 632 pour emprunter le chemin vicinal, une impression de calme se dégage immédiatement. « C’est l’un des attraits essentiels de cette commune », assure Jean-Claude Gaychet, Savimonais depuis 30 ans. Installée en 2011, après être tombée « amoureuse du Gers toute petite », Mathilde Chauvin a quant à elle retrouvé l’esprit « petit village » de son enfance.

« Il fait bon vivre à Savignac-Mona. Mais c’est mort… Quand je vais dans les champs, je ne vois jamais personne. », affirme comme en écho à la mutation sociologique des campagnes, Jean-Michel Darolles, le dernier agriculteur, reconverti dans le bio en 2010.

D’aucuns s’efforcent néanmoins de maintenir certaines traditions. «  C’est par passion que je me suis installé ici. Grâce à ma mère, qui m’a transmis quelques lopins de terre, j’ai recréé la ferme dans laquelle j’ai grandi », explique Francis Durrieu, un des trois éleveurs. « La terre je ne l’exploite pas, je la courtise », martèle cet incontestable amoureux de la nature, nostalgique de la vie d’antan. Dans sa « petite ferme », les bêtes sont élevées à l’ancienne : « Elles rentrent tous les soirs et sont bichonnées. J’essaye de survivre avec. »

Vie du village

Ce sacro-saint « calme » se ressent même dans les pierres. Ceint d’un parc de trois hectares, inscrit au patrimoine, le château d’époque Renaissance est à vendre. « Ce serait bien de pouvoir utiliser cette magnifique bâtisse, commente Patrick Maho, le maire. Avec l’arrivée du haut-débit, cela pourrait devenir une pépinière d’entreprises. »

En contre-bas, se trouve l’église Saint-Félix (fin XVIIème début XVIIIème) avec son clocher-mur qui résonne trois fois par jour. « Quand le mécanisme a été en panne plus d’un mois, cela nous a manqué. Nous y sommes habitués, c’est la vie du village », souligne Dominique Beni, la répondante paroissiale.

L’édifice et ses ornements d’intérieur font régulièrement l’objet de travaux d’entretien. « Mais il nous manque notre Saint-Félix. Il a été cassé et nous avons beaucoup de mal à en trouver un. » Reste les fonts baptismaux… « On veut à tout prix le remettre en service pour refaire des baptêmes car il est vraiment joli. »

« Refête »

Dans ce village de 148 âmes, où ne demeure plus aucun commerce, le lien se fait essentiellement par la fête. Quatre rendez-vous annuels : repas en février, fête du village en juin, Noël des enfants et « refête » en octobre. Refête ? « C’est le double de la fête de juin où l’on se retrouve autour d’un repas et d’un bal », s’en amuse le maire.

À vrai dire, les fêtards se retrouvent dans la discothèque du village. « Trente ans qu’elle existe ! » Fermée plusieurs fois, son nouveau repreneur compte la relancer au premier trimestre 2017.

D’ici sa réouverture, Patrick Maho songe à l’avenir : « On a l’avantage de la proximité de Toulouse et le calme pour nous. Cette commune peut se développer par des constructions nouvelles sans entrer dans de l’urbanisme à tout-va. » Le Jésus qui orne le monument aux morts peut souffler : sa quiétude n’est pas menacée…

Reportage sonore